D’une nouvelle qualité chevaleresque : l’humour de Don Brianel de Macédoine dans l’ "Historia del magnánimo, valiente e invencible Caballero don Belianís de Grecia" de Jerónimo Fernández (1547)


Resum


Résumé
L’idée d’une uniformité du genre du roman de chevalerie, tel qu’il se développe en Espagne au cours du xvie siècle, rencontrant un succès durable dont profitera encore l’œuvre cervantine, a longtemps prévalu parmi les spécialistes, qui reprirent à leur compte le jugement du chanoine de Tolède, selon lequel, « à quelques nuances près, [les romans de chevalerie] racontent tous la même chose et ne valent guère mieux l’un que l’autre » (Don Quichotte, I- 47). En réalité, les caractéristiques attribuées à ces œuvres se confondent souvent avec celles propres à l’Amadís de Gaula, à la fois initiateur et modèle indépassable du genre chevaleresque espagnol. Toutefois, cette opinion a désormais fait long feu : comme l’a montré Lilia E. F. de Orduna, bien que l’Amadís constitue indéniablement le paradigme du roman de chevalerie péninsulaire, les œuvres qui vont le suivre se construisent dans un double mouvement d’imitation et de variation face à ce modèle, une tendance que Cervantès accentuera à l’extrême. S’inscrivant dans cette conception dynamique du genre chevaleresque, le présent article aborde ici l’évolution de sa composante humoristique, en particulier dans l’Historia del magnánimo, valiente e invencible Caballero don Belianís de Grecia de Jerónimo Fernández (1547), une œuvre qui déroge sous plusieurs aspects aux modalités génériques instituées par l’Amadís et qui présente une reconfiguration du personnage du chevalier. Celui-ci, répondant aux nouvelles exigences comportementales de la Renaissance, voit apparaître dans le vaste éventail de ses qualités la capacité à faire montre d’esprit et même d’humour, comme l’illustre la figure de Don Brianel de Macédoine, l’un des plus proches compagnons du héros.


Abstract
The idea of chivalric romance being a uniform genre as it evolves in Spain during the XVIth century—and encounters the long-lasting success that will in turn benefit the Cervantine novel—has long prevailed among specialists, who found themselves in agreement with the Canon of Toledo’s appraisal that “[chivalric romances] are all more or less the same thing; and one has nothing more in it than another; this no more than that” (Don Quixote, I- 47). In fact, the characteristics assigned to these works are often conflated with those inherent to the Amadís de Gaula, both the initiator and the unsurpassable model of the whole Spanish chivalric genre. However, this opinion is no longer sustainable. As Lilia E. F. de Orduna has showed, although the Amadís is the undeniable paradigm of Peninsular romance, later works are built upon a dual push towards both imitation and variation of this model; a tendency Cervantes will uphold to the extreme. Endorsing this dynamic conception of the chivalric genre, this paper examines the evolution of the humorous component within the genre, especially in Jerónimo Fernández’s Historia del magnánimo, valiente e invencible Caballero don Belianís de Grecia (1547), a work that departs from the generic modalities established by the Amadís in various ways and introduces a reconfiguration of the character of the knight. In obedience to the new attitudes mandated by the Renaissance, the knight now adds to the wide range of his previous qualities a sharpened wit and even humour, as exemplified by the character of Don Brianel of Macedoine, one of the hero’s closest companions.


Text complet:

PDF

Enllaços refback

  • No hi ha cap enllaç refback.