La « féminitude » de Calixthe Beyala : négociation identitaire, entre négritude et féminisme

Marion Coste

Résumé


Cet article se concentre sur la notion de « féminitude », développée par l’écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala dans Lettre d’une Africaine à ses sœurs occidentales, en associant les notions de « négritude » et de « féminisme ». On montrera que Beyala promeut un féminisme qui essentialise à la fois les femmes et les Subsahariens, ces deux groupes qui auraient, d’après l’autrice, un rapport sensible et intuitif au monde, par opposition avec le féminisme occidental que Beyala juge trop intellectualisant. Ensuite, nous analyserons deux romans, Le Petit Prince de Belleville et Maman a un amant pour comprendre les spécificités des problématiques féministes qui se posent aux personnages d’immigrées subsahariennes en France : Maryam doit accepter une organisation misogyne de la famille pour avoir le droit symbolique d’appartenir à la communauté immigrée. Si elle refuse cette organisation, elle court le risque d’être exclue et de perdre ses enfants. Enfin, nous étudierons les lacunes du dialogue avec le féminisme occidental incarné par Mme Saddock.

Mots-clés


Calixthe Beyala ; féminisme ; négritude ; écriture de la migration; interculturalité

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DOI: https://doi.org/10.7203/HYBRIDA.1.16872

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